Foniké Menguè: » je suis un amoureux de Sékou Touré mais je comprends la colère des victimes du camp Boiro »
Bonjour à tous,
Avant tout propos, je m’incline devant la mémoire de tous ceux qui ont perdu un être cher, un membre de leurs familles durant les différents régimes en République de Guinée. C’est d’ailleurs une chose que j’ai toujours faite.
Je ne fais pas de distinction entre les victimes d’État. Je n’hiérarchise pas les victimes. Chaque pays a son histoire ainsi que les Hommes qui l’ont marqué. Qu’elle soit bonne ou mauvaise l’histoire d’un pays est et demeure.
« Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme ». Dixit Alain FOKA.
Malheureusement, depuis ce décret du Président de la transition, Président de la République le colonel Mamady DOUMBOUYA, rebaptisant l’aéroport international de Conakry à « l’aéroport international Ahmed Sékou Touré ». J’ai constaté une fois de plus ô combien de fois la division et la haine de l’autre est présente dans notre cher pays la Guinée. Entre les pros et anti Sékou Touré, chacun y va de son apport pour rabaisser et manquer du respect à l’autre.
Alors ce matin, j’écris en mon nom propre.
Aujourd’hui je parle à mes ami(e)s, connaissances, camarades, frères et sœurs Guinéens.
Un grand Homme, c’est celui qui sait se mettre à la place des autres disait un adage.
Un Grand Homme c’est celui qui a le dos large et qui accorde de la valeur et de l’importance aux autres. Même si nous ne partageons pas les mêmes passions parfois, il faut du respect pour les autres.
Vous me porter depuis un certain moment dans vos cœurs et vous m’accordez de l’importance. Mes actions et mes dires sont désormais une référence pour beaucoup de Guinéens. Alors je vous en remercie pour cette estime à ma modeste personne.
J’aimerais toujours être cette personne qui fédère, qui rassemble et qui se bat pour une cause juste et noble. Quelqu’en soit la raison, Je n’aimerais ni vous décevoir ni vous blesser. Notre Guinée mérite mieux désormais après tout ce que nous avons vécu et eu à vivre durant cette dernière décennie.
Chers amis, connaissances, camarades, frères et sœurs Guinéens, notre pays a trop souffert. Les clivages sont à un niveau inimaginable.
Alors il me fait personnellement mal de faire un tel constat et rester sans ne pas pouvoir dire quelque chose afin de changer la donne.
Ma philosophie a toujours été de rassembler les Guinéens et Guinéennes autour des valeurs de patriotisme comme l’’ont cultivé Ahmed Sékou Touré et ses compagnons. Mon combat à cet effet reste et demeure.
Le décret du Président de la transition, président de la république, rebaptisant notre aéroport « aéroport international Ahmed Sékou TOURE » a été accueilli avec joie et allégresse par une grande partie de la population y compris moi-même. Pour nous qui aimons feu Ahmed Sékou TOURE, ça été une reconnaissance de plus pour le père fondateur de notre république. Je ne vais pas jouer à l’hypocrite. Je suis un amoureux du feu Ahmed Sékou TOURE et cela depuis belles lurettes.
Lorsque notre aéroport a été rebaptisé « aéroport international Ahmed Sékou TOURE », ma joie était immense. Voir le nom du père de notre indépendance sur la plus grande vitrine de notre pays, a comblé mon cœur et celui de millions d’autres Guinéens. Nous avons manifesté notre joie à travers les réseaux sociaux et dans nos différents quartiers.
Malheureusement, cette rebaptisassions de notre aéroport au nom du feu Ahmed Sékou TOURE et notre manifestation de joie n’ont pas été du goût de beaucoup d’autres Guinéens. Choses que nous comprenions parfaitement vu le passé de notre Guinée.
Comme j’ai toujours pensé que nous ne sommes pas en duel entre nous Guinéens, ni dans une compétition de match de football ou le vainqueur criera victoire.
Alors ce matin je voulais vous dire que je comprends vos mécontentements et vos colères. Ce matin , je voulais vous dire que je comprends vos frustrations. Ce matin , je voulais vous dire que vous avez le plein droit d’être en irritation lorsque vous avez appris le changement du nom de notre aéroport.
A vous, enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants des victimes du camp Boiro, à vous enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants des victimes du régime du camarade Ahmed Sékou TOURE, je vous adresse toute ma compassassion et mon soutien indéfectible.
Vous êtes dans vos droits les plus légitimes.
Je ne suis pas comptable de la gestion du régime du camarade feu Ahmed Sékou TOURE, mais j’ai le devoir de respecter vos deuils. J’ai le devoir de vous apporter mon soutien afin que vous puissiez faire vos deuils et connaitre la vérité. Ceci afin qu’on se réconcilie pour le bien, pour le bonheur et pour l’avenir de notre bien le plus précieux qui est la Guinée.
J’aimerais que les historiens et les anciens qui vivent encore parmi nous puissent enseigner l’histoire de la Guinée sans la falsifier. Ceci nous aidera à soigner nos maux et nos plaies. Cela nous évitera aussi d’être sur la défensive l’un envers l’autre.
Nous sommes tous Guinéens. Et nul n’est plus noble que son prochain dans ce pays. Nous sommes tous égaux en droit et devoirs en Guinée.
Certains actes, décisions et actions du Président de la transition, le colonel Mamady DOUMBOUYA peuvent être mal compris voir jamais accepter. Mais n’oublions pas d’où nous venions. Avec son équipe, il essaie de rassembler les Guinéens alors facilitons lui la tâche. Il peut se tromper parce qu’il est humain. Il posera des actes qui ne seront pas du goût de tout le monde mais qui au final peuvent nous être bénéfique à long terme. Mettons nos passions de côté et nos petites personnes et donnons-nous la main pour une Guinée meilleure.
Que le bon Dieu bénisse la Guinée. Qu’il apaise nos cœurs. Qu’il purifie le cœur des Guinéens. Qu’il anime le cœur du Guinéen de la tolérance et du sens du pardon. Amina !
Foniké