Gouvernance : refonder le système pour ramener le pouvoir à la base

0

À l’évidence, l’un des changements structurels dont notre pays a besoin, est celui de son système politique. Tout porte à croire qu’il a été bâti de façon centralisée pour faire en sorte que le président et ses ministres soient si puissants qu’ils focalisent en permanence l’attention de l’ensemble des citoyens.

Depuis l’indépendance, nos différents dirigeants ont perpétué ce modèle de gouvernance qui a personnalisé l’exercice du pouvoir politique. D’ailleurs cela explique en partie l’ethnicisation des régimes qui se sont succédé et leur fragilité éventuelle.

Dès lors qu’une gouvernance ultra centralisée ne trouve son incarnation que sur des personnes, il va de soi que leur identité ethnique, leurs références amicales et leurs accointances affairistes s’y retrouvent associées.

Malheureusement, ce système a créé auprès des populations une perception du pouvoir politique qui les amène à moins s’intéresser aux élus locaux en matière de compétitivité et d’exigence de résultats.

La simple manière de le comprendre est de voir l’intérêt que les citoyens accordent aux plus hautes fonctions de l’État. Cela au détriment des postes électifs de député, maire ou administrateur territorial. C’est ce qui symbolise leur forte tendance à croire que leurs préoccupations ne peuvent trouver des solutions qu’au niveau le plus élevé de la hiérarchie de commandement.

Et pourtant, le schéma le plus efficace de l’exercice du pouvoir est celui qui rapproche les centres de décision aux populations. Ainsi ils verront leurs problèmes rapidement et efficacement résolus. Ils bénéficieront également d’une plus grande attention des services publics et leur contribution à la gouvernance sera plus regardante.

C’est pour dire que si les hommes de valeur étaient enthousiastes pour briguer les responsabilités de base autant qu’ils le sont pour celles du sommet, le développement et la démocratie seraient plus effectifs au bénéfice des populations.

L’efficacité de la gouvernance du sommet ne se mesure que par ses effets sur la base. C’est pourquoi il faut créer un système politique participatif qui fortifie les relais tout en rendant effective la complémentarité des institutions.

Aliou BAH
#MoDeL

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.