Crimes commis lors du Coup-d’Etat du 5 septembre: Mamadi Doumbouya dans le viseur des défenseurs des droits de l’homme

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Alors que l’omerta entoure encore les « crimes » commis dans le sillage du coup d’Etat du 05 septembre 2021, la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) et ses organisations membres interpellent l’Union Africaine. C’est la première fois qu’une organisation internationale de défense des droits humains évoque ouvertement le sujet gardé « tabou » par la junte.

Début janvier dernier, colonel Mamadi Doumbouya, le tombeur d’Alpha Condé avait décoré les victimes militaires et civiles qui sont tombées le jour du coup d’Etat. Mais on ignore encore leur nombre, ni les circonstances dans lesquelles elles ont été enterrées. Leurs familles continuent de réclamer justice.

Lors de sa prise de pouvoir, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) avait indiqué son engagement de faire de la justice et du respect des droits humains, « la boussole » de toute son action pendant la transition. C’est dans ce contexte que la FIDH a interpelé l’Union Africaine afin qu’elle s’implique pour que la junte militaire en Guinée fasse la lumière sur les allégations de violations des droits humains intervenus le 05 septembre.

« La FIDH et ses organisations membres et partenaires guinéennes, l’Organisation guinéenne des droits de l’Homme et du citoyen (OGDH), les Mêmes droits pour tous (MDT) et l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre 2009 (AVIPA) interpellent l’Union Africaine et ses États membres pour demander aux autorités d’observer un strict respect des droits humains et des libertés fondamentales pendant toute la période de transition, y compris en faisant preuve de transparence sur les allégations de violations commises lors du déroulement du coup d’État le 5 septembre 2021 », indique l’Organisation internationale de défense des droits humains.

Controverses sur la désignation des membres du CNT

Elle note en outre que la mise en place du CNT -dont les 81 membres sont entrés en fonction samedi dernier- soulève une forte polémique au sein de la classe politique et de le société civile. « Le mode de désignation discrétionnaire de certains membres, et la présence parmi eux de personnalités ayant soutenu la modification de la Constitution opérée par l’ancien président Alpha Condé en 2020 font l’objet de controverses et de dénonciations », observe la FIDH, l’OGDH, MDT, l’AVIPA qui appellent l’Union africaine et la CEDEAO à suivre avec la plus grande attention le déroulement de la transition en Guinée.

Délais pour le retour à l’ordre constitutionnel

Ces organisations exhortent l’UA et la CEDEAO à peser de tout leur poids pour que des mesures diligentes soient prises par les autorités afin, d’une part, de préciser les modalités et les délais pour un retour à l’ordre constitutionnel, et d’autre part, renforcer l’action de l’État guinéen pour lutter contre l’impunité en fixant la date pour la tenue du procès du massacre du 28 septembre 2009.

« Il est plus qu’urgent, pour la Guinée, de mettre fin au cycle de l’impunité, qui a profondément marqué l’histoire du pays depuis plus de 60 ans. Nos organisations rappellent que le droit international stipule que les États doivent offrir des recours effectifs aux victimes des violations des droits humains et que toute absence de justice ou adoption d’une amnistie pour des crimes graves n’est pas compatible avec ces exigences », a déclaré Me Drissa Traoré, secrétaire général de la FIDH.

Dossier à suivre…

Africaguinee.com

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