Oyé Guilavogui à la barre:  »je n’ai pas détourné les 50 millions de dollars de la Sotelgui… »

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Le procès de l’ancien ministre en charge des télécommunications, Oyé Guilavogui, se poursuit ce mercredi 29 mars 2023 devant la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) en Guinée. Guilavogui est poursuivi pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Le juge audiencier, Francis Kova Zoumanigui, a rejeté les exceptions soulevées par la défense de l’ancien ministre avant d’ordonner l’ouverture des débats.

Au cours des débats, le ministère public, représenté par le procureur Moustapha Diallo, a affirmé que Guilavogui avait détourné 50 millions de dollars américains destinés à la relance de la Société des Télécommunications de Guinée (SOTELGUI), absorbée par Guinée Telecom. Le prévenu, quant à lui, a rejeté les accusations de détournement et a déclaré que les fonds avaient été utilisés pour mettre en place des équipements pour la SOTELGUI. Il a également affirmé qu’il avait demandé à confier la gestion de la société à une entreprise privée, mais que des problèmes de gouvernance s’étaient posés après son départ.

Guilavogui a également accusé le leader Abé Sylla d’avoir tenté de prendre le contrôle de la SOTELGUI sans succès. Il a soutenu que les équipements avaient été installés il y a huit ans par Huawei et que le projet était presque terminé avant qu’il ne quitte son poste.

« L’Etat était représenté par le ministère des télécommunications, mais je n’ai pas été associé à la gestion directe des fonds. Avant mon départ du ministère des télécommunications le montant était totalement dépensé. On avait même procédé au teste des équipements, mais après il y a eu un problème de gouvernance quand je quittais. Donc le projet était presque fini. C’est Huawei qui avait bénéficié le contrat, les équipements ont existé depuis 8 ans. J’avais demandé de confier la gestion à un privé, c’est là où tout est parti. Sachez que je n’ai pas détourné 50 millions de dollars, on ne peut pas détourner 50 millions de dollars d’un bailleur. Ce montant a été à sa destination. Avant de quitter on s’était heurté à des problèmes de gouvernance », a-t-il expliqué.

Ce procès est le dernier en date dans une série de procédures judiciaires contre des personnalités politiques en Guinée pour corruption et détournement de fonds publics. La Guinée, comme de nombreux pays en Afrique, a été confrontée à des scandales de corruption dans le secteur public pendant de nombreuses années.

La tenue de ce procès montre que les autorités guinéennes sont déterminées à lutter contre la corruption et à traduire en justice les auteurs d’infractions économiques et financières. Il est essentiel que des mesures soient prises pour garantir l’intégrité et la transparence dans la gestion des fonds publics, afin de promouvoir le développement économique et social du pays.

Il reste à voir comment le procès de Guilavogui se terminera et si cela contribuera à renforcer la lutte contre la corruption en Guinée.

Alassana Diallo

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