Cote d’Ivoire: un journal proche de Gbagbo suspendu

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Le quotidien ivoirien Le Temps, connu pour ses positions politiques en opposition au président Alassane Ouattara, a été suspendu par l’Autorité nationale de la presse (ANP), organisme de régulation des médias en Côte d’Ivoire. La raison invoquée par l’ANP est que le journal aurait porté atteinte au corps judiciaire en publiant la photo d’une juge d’instruction, ce qui violerait son droit à l’image et mettrait en danger son intégrité physique ainsi que le secret de l’instruction.

Le directeur de la publication de Le Temps, Yacouba Gbane, a également été interdit d’écrire pendant trois mois. Le journaliste avait également écrit un autre article, qui avait suscité la colère de l’ANP, dans lequel il accusait les juges d’être devenus des bras séculiers du régime en place. Cette accusation avait été formulée à la suite de la condamnation de 26 militants du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) à deux ans de prison ferme pour troubles à l’ordre public lors d’un rassemblement de soutien à Damana Pickass, secrétaire général du PPA-CI.

Cette décision de l’ANP a été critiquée par les défenseurs de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire, qui y voient une nouvelle atteinte à la liberté d’expression dans le pays. Pour Yacouba Gbane, cette suspension est une injustice et une preuve que les dirigeants de l’ANP sont des fossoyeurs de la liberté de la presse.

Il convient de rappeler que cette n’est pas la première fois que Le Temps est suspendu par l’ANP. En février, le journal avait déjà été suspendu pour avoir annoncé la publication d’un article critique envers le régime en place. Cette nouvelle suspension, qui intervient quelques mois avant les élections présidentielles en Côte d’Ivoire, suscite des inquiétudes quant à la liberté de la presse dans le pays.

Thierno Sadou Diallo

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