Procès d’Oyé Guilavogui à la CRIEF : La requête de liberté provisoire rejetée
L’ex-ministre guinéen de l’environnement et des eaux et forêts, Oyé Guilavogui, poursuivi pour des faits d’enrichissement illicite, de détournement de fonds et de blanchiment d’argent, reste en détention. En effet, la requête de mise en liberté provisoire introduite par son avocat, Me Salifou Beavogui, a été rejetée par le président de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Alhassane Mahbinty Camara, lors de l’audience de ce mercredi 5 avril.
Le magistrat a décidé de poursuivre les débats, signifiant ainsi la continuation du procès de l’ancien collaborateur de l’ex-président Alpha Condé devant la chambre de jugement de la CRIEF. Cette décision est une nouvelle étape dans le processus judiciaire en cours contre Oyé Guilavogui, qui avait été placé en détention provisoire en janvier dernier.
Les charges retenues contre lui sont particulièrement graves. En effet, il est accusé d’avoir détourné des fonds publics pour un montant de plusieurs milliards de francs guinéens, soit plusieurs millions d’euros. Les enquêteurs ont également mis en lumière des mouvements financiers suspects sur des comptes bancaires appartenant à l’ex-ministre, notamment des dépôts en espèces de sommes importantes et des transferts d’argent vers des pays étrangers.
Cette affaire est emblématique de la volonté affichée par les autorités guinéennes de lutter contre la corruption et les malversations financières dans le pays. Depuis l’arrivée au pouvoir du Colonel Doumbouya en 2021, plusieurs hauts responsables politiques et économiques ont été inquiétés pour des faits de corruption. Cette politique de lutte contre la corruption est saluée par de nombreux observateurs, mais elle suscite également des critiques de la part de certains qui estiment que les poursuites judiciaires sont parfois motivées par des considérations politiques.
Dans ce contexte, le procès d’Oyé Guilavogui est scruté de près, car il pourrait constituer un test pour la crédibilité du système judiciaire guinéen. La décision du président de la CRIEF de rejeter la demande de mise en liberté provisoire de l’ex-ministre montre en tout cas que la justice guinéenne entend mener à bien cette affaire, qui est considérée comme emblématique de la lutte contre la corruption dans le pays.