Le BL de Faya Millimouno se vide : deux responsables jettent l’éponge

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Lettre : A Monsieur le Président du BL: Nous, Abdoul Diop et Ibrahima Sall, rendons notre démission de nos postes respectifs de Président de la Fédération et 1er Vice-président chargé des fonds, ainsi que de toutes les instances du BL. Notre démission est effective immédiatement. En effet, nous sommes reconnaissants pour l’opportunité de servir que les militant(e)s du BL de la grande région de Washington nous ont offerte à la tête de cette grande fédération, et nous leur disons merci pour la confiance placée en nous. A nos collègues du bureau fédéral de Washington métro et aux responsables du BL en Amérique du Nord, travailler à vos côtés a été une excellente expérience politique et personnelle, pleine de richesse et d’intensité. Pendant cette période, nous nous sommes efforcés de donner le meilleur de nous, dans nos fonctions et comportements, pour répondre honorablement aux mandats qui nous ont été confiés. Nous avons entrepris de nombreuses activités pour le succès de notre fédération et du BL, tout en respectant les exigences du parti, non seulement de la légalité, mais aussi de la dignité morale et de la loyauté. Monsieur le Président, cette décision, nous aurions préféré ne jamais la prendre, mais elle est la résultante d’une profonde déception, de la mauvaise gestion, les violations répétées des statuts et règlements intérieurs de notre parti, et le nouveau slogan, s’opposer autrement. Ces actions ont suscité interrogations sur les objectifs du parti et sa position réelle sur l’échiquier politique national. Trouvant cela contraire aux valeurs et vertus que le BL s’était fixé à sa création, nous ne nous reconnaissons plus dans cette nouvelle dynamique du parti. En fait, depuis quelques mois, notre parti traverse une crise interne, largement née de votre décision d’annuler le deuxième congrès du parti, tenu les 29 et 30 Août 2020, sans que les causes de l’échec de ce dernier ne soient identifiées et que les responsabilités ne soient situées. Comme résultat, ceci a créé la suspicion, des contre-vérités, et amalgames au sein du parti. En tant que membres des structures du BL l’extérieur, nous avons été acteurs et témoins de multiples actions entreprises par les responsables des structures de l’extérieur, dont certains membres du bureau exécutif, pour la mise en place d’une commission d’enquête indépendante, qui aurait pu éclaircir les éléments que vous avez invoqué être les causes de l’échec de ce congrès, tels que:

 

L’acceptation des candidatures illégales favorables à certains hauts responsables. Les fraudes constatées avec le vote par sms. Le fameux détournement du fond alloué aux congressistes de l’intérieur du pays. Le refus de changer la tête de la commission électorale qui avait piloté le précédent congrès. Quand une action d’une entreprise échoue, le bon sens voudrait que le leadership tire les leçons de l’échec, apporte les corrections qui s’imposent et avance vers un lendemain meilleur pour l’intérêt général du parti. C’est même une chose trop élémentaire, nous avions pensé au début. Malheureusement, nous avons été surpris de constater que les différents rapports des structures de l’extérieur, transmis au bureau exécutif à cet effet, ont été pris avec beaucoup de méfiance par la haute instance du parti, pour des raisons inavouées. Votre refus catégorique de diligenter une telle commission prouve à suffisance que les raisons évoquées pour l’annulation du congrès sont sans fondement aucun, et que les vraies raisons sont à rechercher ailleurs. En plus, le leadership du parti, au sommet, manque de sagesse dans la maîtrise des conflits et la résolution de façon efficace des problèmes internes récurrents au sein du parti. A notre avis, après le divorce politique, ce n’est pas la guerre. Les collègues du parti qui ont tout donné à ce parti méritaient mieux que ce que nous vivons aujourd’hui. Nous estimons que ce conflit qui vous oppose avec certains jeunes du parti devrait être entendu en interne d’abord. Mais hélas, de la Police Judiciaire au tribunal, pour quelle fin! Il est important de noter ici que, comme tant d’autres jeunes citoyens guinéens, nous vous avons suivi, soutenu et sommes engagés dans la voie tracée avec d’autres valeureuses personnes dans l’unique but de sauver notre Guinée d’une dérive dictatoriale. Cependant, nous constatons que tous ces amis d’hier sont devenus des ennemis à abattre aujourd’hui au sein de notre formation politique. Également, c’est avec beaucoup d’amertumes que nous avons lu votre sortie sur mosaiqueguinee.com, le 04 Février, 2021,accusant un supposé clan pour la crise interne au sein du BL, toute en déclarant, que vous-même, vous avez créé »des conditions pour que ce clan prenne la porte et qu’une épuration permettra au parti d’être plus fin au sortir de ce processus ». Quand cet article avait été publié sur nos plateformes de communication interne, nous avions essayé d’attirer l’attention des uns et des autres pour dire non, nous ne pensions pas que Dr.Faya, en homme politique averti, puisse utiliser de telles expressions que nous considérons fascistes; malheureusement ni vous, ni aucun membre de votre cabinet n’est sorti pour dire le contraire. Alors, comme on sait que, qui ne dit mot consent, nous ne pouvons pas rester inertes face à tout ce qui peut arriver à tout Guinéen demain. Nous avons estimé qu’il était important de dénoncer ce caractère déplacé et discriminatoire, qui ne vise qu’à manipulerait endormir l’opinion publique face à la crise interne que traverse le BL présentement. A ceux ou celles, au sein du BL, qui continuent encore à poser des actions pour faire plaisir au chef doivent prendre exemple sur ce qui arrive à leurs anciens camarades militants aujourd’hui. Le jour que vous essayerez à vous opposer aux idées du chef, même de façon constructive, ou vous serez soupçonnés d’être à la solde d’un autre opposant, vous subirez le même sort.

Enfin, pour justifier votre récent revirement politique, vous avez dit qu’il était nécessaire de reconnaître que les démarches du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), qui visaient à empêcher la modification de la constitution de 2010 et obtenir l’alternance, ont échoué, et que par conséquent, le BL devait se conformer à la situation d’en face. Nous disons non, les efforts du FNDC n’ont pas échoué et que le BL n’était pas obligé de se conformer à cette situation que vous-même avez décrite comme chaotique. Nous regrettons donc cette position et nous nous demandons pourquoi le leadership du BL peut-il avoir une telle courte vision d’une lutte contre une dictature absolue ? Également, vous avez récemment affirmé dans certaines de vos interventions, nous citons, “En tout cas, on est maintenant bien écouté au sein du cabinet du chef de file de l’opposition, alors que ce n’était pas le cas avec l’opposition républicaine et le FNDC. ”Nous comprenons que ces organisations (Opposition Républicaine et FNDC) sont plus complexes et supposons que les décisions sont prises à l’issu des débats. Ce n’est donc pas la position d’un leader qui compte, mais de la majorité. Cette déclaration nous réconforte davantage dans notre position dans la mesure où elle confirme que vous n’aimez pas les débats contradictoires d’idées. C’est soit votre position ou rien, et c’est justement de cela quelle BL souffre aujourd’hui. Nous devons avouer que vos sorties médiatiques négatives après le congrès qui a échoué, que nous considérons d’ailleurs irresponsables de la part d’un leader qui se veut rassembleur et républicain, et la courte vision que vous avez eu de cette lutte contre ce système dictatorial, ont causé le couvercle de la casserole de sauter et a précipité notre décision de démissionner du BL. Nous quittons le BL avec un sentiment de désolation et de duperie car le rêve était noble et les ambitions grandes, mais nous ne désarmons pas et sommes plus engagés aujourd’hui que jamais. Ceci dit, nous continuerons le combat jusqu’à ce que la Guinée devienne un havre de paix où il fait bon vivre pour tous les Guinéens et où les gens seront jugés à travers leurs actions et non leur appartenance ethnique et/ou régionale. Monsieur le Président, notre départ du BL n’est pas synonyme de nous éloigner des liens d’amitiés et rapports que nous avons entretenus avec des responsables et militants de ce parti, et sur ce, nous souhaitons au BL et à vous que ces revirements politique et idéologique soient éphémères et que la foi aux urnes et à la démocratie prime sur les petits calculs politiciens. Cordialement, Abdoul Diop–Ex-Président de la Fédération Washington D.C. Metro Ibrahima Sall–Ex-1er VP Chargé des Fonds de la Fédération Washington D.C. Metro

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