Guinée: la CEDEAO déconnectée de la réalité
Depuis le Coup-d’Etat du 5 septembre 2021 ayant entraîné la chute d’Alpha Condé, la CEDEAO est en déphasage avec la réalité guinéenne. L’institution sous-régionale qui a condamné le putsch, exige la libération sans conditions du président déchu, Alpha Condé.
Dans le même ordre d’idées, la CEDEAO exige une transition de 6 mois tout en prononçant des sanctions ciblées contre les militaires qui ont évincé Alpha Condé du pouvoir: interdiction de voyager à tous les putschistes ainsi qu’à leurs différentes familles, le gel de leurs avoirs financiers…
Ces sanctions sont tout à fait normales mais là où le bas blesse, c’est la durée de la transition « exigée » par la CEDEAO.
La Guinée a une expérience désastreuse des transitions courtes. En 2010, la transition qui a abouti à l’élection d’Alpha Condé, était de six mois, mais elle ne s’est terminée qu’après 10 mois.
Alors là CEDEAO en exigeant un délai aussi court, ne tient compte ni du désastre engendré par la transition de 2010 encore moins de la volonté des guinéens. Depuis la chute d’Alpha Condé, aucun guinéen ne s’est prononcé en faveur d’un de délai de 6 mois pour une transition apaisée. Le Général Sekouba konaté qui avait conduit la transition de 2010 propose 5 ans et les autres propositions faites par les différents acteurs socio-politiques, varient entre un à 3 ans. Alors si aucun guinéen ne s’est prononcé en faveur d’un délai de 6 mois, il est possible d’affirmer sans risque de se tromper que la CEDEAO est déconnectée de la réalité guinéenne.
Sadou Diallo