« Je suis né au camp Boiro… »
L’association des victimes du camp Boiro (AVCB) a célèbré lundi 18 octobre, le 50ème anniversaire de l’exécution de 70 cadres guinéens au camp Boiro.
A cette occasion, Daniel Philippe, né au camp Boiro, le 3 février 1972 alors que sa maman y était incarcérée, voit cette commémoration comme un début de réhabilitation des victimes.
« Après m’avoir mis au monde à l’hôpital Donka, on nous a ramenés ici au Camp Boiro où je suis resté jusqu’à l’âge de 6 ans. Je suis considéré comme le plus jeune prisonnier du Camp Boiro. Mais je dois dire une chose, je suis toujours considéré comme une victime collatérale, parce que celle qui a plus souffert, c’est ma mère et je sais il y a beaucoup qui ont plus souffert que moi aussi et qui continuent de souffrir, parce qu’il y a ceux qui ont perdu leurs papas, leurs femmes, leurs frères, leurs maris, leurs enfants, mais moi et ma maman on a eu la chance de sortir vivants. Néanmoins, ça a beaucoup joué sur notre vie, ça, c’est un fait, ça va rester coller à la peau, parce qu’on a subi beaucoup de dommages. En tout cas, aujourd’hui c’est un grand jour, c’est le commencement de la réhabilitation ; parce que c’est tout ce qu’on demande en fait. Il y en a beaucoup qui ont souffert plus que moi et continuent de souffrir. On espère qu’il n’y aura jamais plus ça. Jamais plus jamais ! Ma maman vit, mais elle n’aime pas trop parler de ça. Elle en souffre encore beaucoup. Donc, elle n’est pas prête à témoigner facilement. Ça risque de la perturber. Sinon, elle vit et elle est là », a témoigné Daniel Philippe.
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