Fodé Oussou répond à Faya : ‘‘la médiation de CEDEAO ne concerne pas les partis politiques qui sont devenus des mouvement de soutien au CNRD…’’
Face aux récriminations de Dr Faya Milimono qui dénonce un traitement « inéquitable » de la part du médiateur de la CEDEAO (communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) vis-à-vis des acteurs politiques guinéens, Dr Fodé Oussou Fofana vient de répondre. Explications.
Jeudi 25 août 2022, Dr Thomas Yayi Boni a eu un entretien à huis-clos pendant 03h de temps avec les coalitions politiques « RPG arc-en-ciel, ANAD, CORED, Fndc Politique », considérées comme étant les plus représentatives du pays. La veille, l’émissaire de la Cedeao avait aussi reçu d’autres coalitions, mais avec une durée nettement moins. 5minutes, tout au plus.
Ce vendredi 26 août 2022, leader du Bloc Libéral a jeté un pavé dans la mare, alors qu’il s’exprimait chez nos confrères de « Fim fm ». Dr Faya Milimouno a dénoncé ce qu’il qualifie de traitement inéquitable des acteurs politiques de la part de M. Yayi qui poursuit ses consultations en vue de trouver la « potion magique » pour désamorcer la crise guinéenne.
Dr Fodé Oussou Fofana trouve l’attitude de M. Milimouno illogique. Le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a répondu sèchement au président du Bloc Libéral.
« Lorsqu’on parle de médiation, c’est parce qu’il y a crise, il y a des partis qui ne s’entendent pas avec la junte. La crise actuelle c’est entre le CNRD qui propose 36 mois comme durée de la transition et les partis politiques qui ne sont pas d’accord par rapport à ça. La crise ne concerne pas les partis politiques qui sont devenus des mouvements de soutien au CNRD.
Logiquement, le médiateur est là parce qu’il y a crise. Cette crise est venue du fait qu’il y a une partie de la classe politique et de la société civile qui ne sont pas d’accord sur le chronogramme et la manière par laquelle le processus de la transition est train d’être fait.
De l’autre côté, il y a des gens qui se sont exprimés. Faya Milimono en fait partie. Il s’est exprimé à visage découvert en disant qu’il est d’accord avec tout ce que le CNRD a dit : la refondation de l’État, les 36 mois etc. Donc, ils n’ont pas de revendications. Il n’avait pas même besoin de rencontrer le médiateur, parce que le médiateur est là pour écouter les gens qui ont des revendications (…). Le médiateur a même été gentil de les recevoir et les écouter pendant 5 minutes. Moi je me demande quel discours il a eu à tenir devant le médiateur durant 5 minutes.
Nous, nous avons eu droit à 3 heures d’écoute parce que nous avons des revendications et des problèmes à exposer. Mais eux, ils sont d’accord avec le CNRD, donc, qu’ils se calment. Le médiateur n’a pas dit : on vous donne 3 heures. C’est parce qu’on avait des choses à dire, c’est ce qui fait que les échanges ont duré 3heures. Mais eux qui n’avaient rien dire, le médiateur les a écoutés, ça pris 5 minutes. Où es le problème ? Si j’étais à la place des Faya je ne rencontrais pas le médiateur. Il devait plutôt continuer dans leur logique de soutien aux actions du CNRD.
Aujourd’hui, même s’il y a un cadre de dialogue qui est là, il devrait être de la délégation du CNRD. Il n’y a pas de classe qui est d’accord et celle qui ne l’est pas. Il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Si tu as créé un parti politique pour être un mouvement de soutien, il faut assumer, à visage découvert.
Nous tenons à ce qu’on se retrouve autour de la table pour discuter. Et autour de cette table, c’est les gens qui sont en conflit, c’est à dire le CNRD et les partis politiques qui ne sont pas d’accord. Ces partis et coalitions, c’est l’ANAD, le Rpg arc-en-ciel, le FNDC politique et la CORED. Ces quatre entités politiques réunissent les 95% de l’électorat du pays », a indiqué M. Fofana.