Suite à une période de tensions persistantes entre une partie de la classe politique et les autorités de la Transition en Guinée, un vent d’espoir semble souffler sur le pays. En effet, grâce à la médiation entreprise par des leaders religieux, les deux protagonistes ont commencé à se rapprocher. Les leaders des forces vives, bien que prudents, sont convaincus de la volonté du chef du gouvernement à poser des actes allant dans le sens de la décrispation.
Lors d’un conclave tenu le 20 mars dernier sous l’égide de sages au centre islamique de Donka, des engagements forts ont été pris. Monseigneur Vincent Koulibaly a souligné l’avancée notable qui a été faite, affirmant que les deux camps ont pris conscience que la Guinée est « notre maison commune » à construire et à entretenir.
Le Premier ministre guinéen, Dr Bernard Goumou, a pris la parole devant les leaders religieux et les forces vives de Guinée pour exprimer sa détermination à contribuer à la résolution de la crise actuelle. Selon une source fiable, il s’est montré humble, sincère et déterminé. Il a pris l’engagement de régler certains préalables posés sur la table de négociations avant d’entamer un éventuel dialogue.
Le Premier ministre a demandé aux leaders de lui fournir une liste de certains des préalables à examiner avec les personnes compétentes. Il a également fait savoir qu’il y avait des choses qui pourraient être réglées « sous la table » et d’autres qui pourraient être réglées « sur la table ». Selon nos informations, Dr Bernard Goumou s’est engagé à faire face à la situation des détenus, tels que Fonikè Menguè, Ibrahima Diallo, Billo Bah et autres. Il cherchera ensuite à amenuiser les ennuis des acteurs sociopolitiques qui sont inculpés et placés sous contrôle judiciaire depuis six mois. Enfin, il fera en sorte que les personnes malades qui sont empêchées d’aller se soigner soient évacuées. D’autres préalables pourront être réglés ultérieurement.
Le Premier ministre a demandé aux leaders de lui transmettre la liste des préalables ainsi que la liste du comité de six personnes qu’il a sollicité pour pouvoir approfondir les négociations. Chaque coalition est représentée par une personne et la sixième personne doit être un spécialiste des questions juridiques, afin d’éviter les pièges politico-juridiques.
Bien que les engagements pris par Bernard Goumou fassent renaître l’espoir chez les acteurs impliqués, des doutes subsistent quant à la capacité du Premier ministre à mettre en œuvre ses promesses. En effet, certains membres du gouvernement ne partagent pas sa vision, ce qui pourrait entraîner des obstacles internes et compromettre les avancées réalisées.
