Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a récemment lancé une opération visant à traquer les détenteurs de « kits de suicide » contenant du nitrite de sodium. Cette enquête fait suite à l’arrestation en mai dernier de Kenneth Law, un résident de Mississauga, Ontario, qui aurait distribué ce produit à plus de 1200 adresses dans 40 pays, dont plusieurs à Montréal, aidant ainsi des centaines de personnes à mettre fin à leurs jours depuis 2021.
Kenneth Law, 57 ans, fait maintenant face à une quinzaine d’accusations liées à l’assistance au suicide, un crime passible de 14 ans de prison au Canada. Cette affaire a rapidement pris une dimension internationale, avec des enquêteurs de diverses régions du Canada et même de Grande-Bretagne, qui ont établi un lien entre 88 décès et le nitrite de sodium pur à 99,99 % présument distribués par Law. Selon CTV, les trousses de M. Law ont été liées à 120 suicides au Canada.
Enquête en cours à Montréal
Le SPVM a récemment été sollicité par la police de Peel en Ontari, pour enquêter sur une dizaine d’adresses montréalaises où les kits auraient été livrés. L’inspecteur James Paixao, du service des enquêtes criminelles du SPVM, explique : « Nous avons fait des vérifications à toutes ces adresses pour nous assurer du bien-être de nos citoyens. Nous cherchons maintenant des gens qui pourraient être en possession du produit. C’est délicat, nous sommes face à des gens qui sont potentiellement en détresse. C’est clair qu’on veut retirer le produit de la circulation, on veut protéger la vie des gens. Chaque personne qui voit ce produit, appelez-nous, on va aller le récupérer. »
Il est important de noter que la simple possession du nitrite de sodium n’est pas illégale en soi. Le SPVM agit dans une perspective de santé publique, cherchant à identifier et à poursuivre ceux qui encouragent ou assistent au suicide, une infraction sévèrement réprimée par la loi.
Le nitrite de sodium, un produit apparemment anodin
Le nitrite de sodium, une poudre blanche cristalline, est sans danger lorsqu’ingéré en petites quantités. Il est principalement utilisé comme agent de préservation, notamment dans le saumurage des viandes. Kenneth Law aurait vendu ce produit à partir d’un site web qui, en apparence, ressemblait à un site proposant des ingrédients pour les amateurs de charcuteries faites maison. Plusieurs forums en ligne pro-suicide ont activement promu les trousses de M. Law, commercialisées sous le nom « escape mode » ou « EscMode ».
Le site de M. Law proposait également de l’équipement plus sophistiqué, y compris des respirateurs connectés à des régulateurs d’azote, que certains forums pro-suicide ont également encouragé.