Arrêt de la vaccination contre le Covid-19 en Guinée : ‘‘il y a un risque de péremption des vaccins’’, alerte le conseil scientifique

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Le Conseil scientifique s’est réuni avec les acteurs de la riposte contre la COVID-19 sous l’égide du Ministre de la santé le lundi 30 novembre 2021 pour évaluer la situation épidémiologique de la COVID-19 et identifier les mesures urgentes à entreprendre pour relancer les efforts de riposte et faire face à la menace d’une nouvelle vague liée au variant Omicron.

OBSERVATIONS PREALABLES

Le Conseil observe : Pendant que certains pays européens font face à une 5ème vague de la pandémie à COVID19 et une recommandation d’une 3ème dose de rappel, on assiste à l’émergence d’un nouveau variant du SARS Cov-2 dénommé Omicron. Ce variant B.1.1.529 préoccupant découvert en Afrique du Sud touche principalement les pays de l’Afrique Australe avec une diffusion progressive vers d’autres pays dans le monde.

L’augmentation progressive, depuis quelques jours, du nombre de nouveaux cas dans sept (7) pays de la CEDEAO dont la Guinée. A titre d’exemple, l’augmentation de l’incidence pendant la semaine dernière était de 100% au Liberia, 67,2% en Côte d’Ivoire, 48,7% au Mali, 30,8% au Cap Vert.

En Guinée, une diminution considérable des actions de la riposte et de la surveillance épidémiologique de la pandémie COVID-19, marquée par une baisse drastique du nombre de tests (de 2000 tests jour, à environ 400 tests jour actuellement), un arrêt de la campagne de vaccination avec un risque de péremption de lots importants de vaccins, une faible surveillance génomique pour détecter la présence de variant.

Une augmentation légère mais progressive de l’incidence de la Covid-19 durant les trois dernières semaines, passant de 0,14 à 0,16 cas/ 100 000 habitants ;

Une circulation en Guinée du variant Delta et d’autres variant sous surveillance ;

Un relâchement total du respect des mesures barrières y compris dans l’administration publique, les entreprises, et autres milieux professionnels ;

Une insuffisance de communication autour de la pandémie, des gestes barrières et surtout de la vaccination.

Au regard de ces observations, le Conseil Scientifique recommande:

1ère Le renforcement de la communication sur la maladie, les variants et la vaccination avec i) l’implication des autorités au premier niveau pour impulser un souffle nouveau à la lutte contre l’épidémie, ii) une remobilisation effective des acteurs de la riposte contre la COVID-19.

2ème L’implication effective des chefs de départements sectoriels et des responsables d’entreprises pour favoriser le respect des mesures barrières, notamment dans les espaces publiques fermés, les milieux professionnels, l’administration et dans les entreprises ;

3ème L’instauration de mesures spécifiques de contrôle et de surveillance aux principaux points d’entrée pour les voyageurs en provenance des pays où circule le variant Omicron par la réalisation d’un test RT-PCR à l’arrivée et un séquençage des cas positifs ;

4ème L’actualisation du plan opérationnel et la disponibilisation effective de fonds pour la mise en œuvre urgente de la vaccination en décentralisant les interventions et intégrant le programme élargi de vaccination ;

5ème L’instauration éventuelle d’une dose de rappel pour les personnes complètement vaccinées depuis au moins 6 mois en privilégiant les populations à risque et avec comorbidités;

6ème La reprise des activités de dépistage et de surveillance de la circulation du virus par la réalisation d’au moins 1000 tests de dépistage par jour ;

8ème L’évaluation et l’approvisionnement régulier, en quantité suffisante en intrants des laboratoires et des centres de prise en charge dédiés à la riposte ;

8ème Une surveillance génomique régulière pour déterminer l’état de circulation des variants en Guinée.

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