La sécurité sociale a toujours été une problématique sociétale depuis les premières heures de sa création. Ce mécanisme permet aux travailleurs assujettis de se mettre à l’abri des éventuels risques liés à leur travail. Cette couverture sociale des travailleurs peine toujours à être effective dans notre pays. Pourtant, les éventuels risques auxquels les travailleurs sont exposés ne leur laissent aucun répit. Ce malheureux état de fait est soutenu par la méconnaissance du régime de sécurité sociale (qu’offre la CNSS à ses assurés) par les employeurs et leurs employés. Ce constat s’est dégagé à l’avènement de la nouvelle direction de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale conduite par Bakary SYLLA qui s’est aussitôt fixé des axes prioritaires à savoir entre autres :
- La sécurisation des ressources financières de la CNSS: parce que le financement de la Caisse aujourd’hui est essentiellement basé sur la les cotisations sociales ;
- La maîtrise des dépenses techniques : la prise en charge des prestations sociale (une redistribution objective) ;
- Faire connaître la CNSS à ses usagers : l’intérêt pour les travailleurs de s’affilier à la CNSS.
Pour réussir le pari en ce qui concerne la connaissance de l’Institution par ses usagers, la CNSS a organisé le jeudi 10 août 2023 un cadre d’échanges avec les employeurs et assurés sociaux dans une optique noble et saine, celle de non seulement vulgariser la mission de l’Institution mais aussi et surtout répondre aux préoccupations des assurés de la CNSS. Pour cette première phase, ce sont les fondateurs d’universités et écoles privées ainsi que les enseignants de ce secteur qui ont été invités afin d’être imbibés d’une bonne dose de connaissance de la sécurité sociale.
Selon l’article 3 du code de la sécurité sociale « sont assujettis au régime général de sécurité sociale institué par le présent code, tous les travailleurs soumis au code du travail, sans distinction de race, de nationalité, de sexe ou d’origine, lorsqu’ils exercent une activité… ». Pour garantir l’assurance d’une vie bien protégée pour tous ses assurés comme l’ambitionne le bras social de l’État guinéen par excellence, le premier magistrat de l’Institution a mis cette occasion à profit pour inviter les travailleurs à se faire enrôler à la Caisse, tout en leur évoquant l’intérêt de s’y affilier « l’organisation de tels échanges démontre à juste valeur l’intérêt de la CNSS de garantir aux enseignants et aux personnels encadrants une protection contre les conséquences de la perte et la réduction sensible de revenu aussi à l’augmentation de leur charge familiale relative à la présence des enfants à charge (mineurs). Nous sommes là aujourd’hui pour prévoir le futur, parce que la CNSS est cette institution qui protège les travailleurs guinéens et étrangers du secteur privé, parapublic et assimilé contre les risques de toutes natures susceptibles de réduire ou de supprimer leurs moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de leur volonté. La Caisse prévoit sur le très long terme, parce qu’il faut qu’il y ait une pérennité financière garantie pour tous » a expliqué Bakary SYLLA Directeur Général de la CNSS.
Les participants ont aussi exprimé leur sentiment de réjouissance face à cette initiative de la CNSS qui leur permettra de mieux connaître l’Institution et surtout de mieux collaborer avec elle « C’est une très bonne chose que la CNSS ait organisé de tels échanges parce que comme l’a souligné le Directeur Général, l’institution est vraiment méconnue du grand public. À cause de cet état de fait, certaines écoles se font arnaquer par des personnes lambda qui se font passer pour des nobles agents de la CNSS et qui abusent de l’intégrité des pauvres fondateurs ou directeurs d’écoles. Après les passages de ces arnaqueurs dans nos différentes écoles, certains enseignants nous font la guerre parce qu’ils se disent être des assurés de la CNSS alors que nous avons tous été bernés. À l’avenir nous sollicitons la mise en place d’un cadre de dialogue entre la CNSS, l’association pour la promotion des écoles privées (APEP) et le syndicat national de l’éducation privée de Guinée (SYNEPGUI) afin de résoudre la problématique qui freine l’adhésion totale des travailleurs de notre secteur au processus d’enrôlement à la CNSS. Nous remercions très sincèrement les autorités guinéennes et surtout la direction de la CNSS qui n’a ménagé aucun effort pour nous enseigner aujourd’hui sur ces questions fondamentales à notre bien être futur. « , martèle le président de l’APEP.
Pour le camarade Mamoudou Kouyaté, cet échange s’inscrit dans le cadre de la lutte qu’il mène au sein de son syndicat depuis sa création en 2016, selon lui la CNSS est la seule Institution qui puisse leur garantir un avenir meilleur « Je suis très heureux que la Caisse ait organisé un tel atelier et surtout qu’il nous ait invité à prendre part à cette session d’échange qui à mon goût vient à point nommé. Nous avons parlé d’une question qui est très préoccupante et très importante pour nous syndicalistes d’autant plus que nos enseignants pour la plupart ne sont pas immatriculés et ne savent même pas ce qu’est ce procédé. Pourtant pour parler de carrière des enseignants du secteur privé il faut d’abord parler de leur immatriculation à la CNSS. Nous savons bien que l’État, quelle que soit sa volonté, ne peut engager tout le monde, si les enseignants du privé aussi sont immatriculés à la CNSS ils n’auront rien à envier des cadres du public. » a conclu le président national du SYNEPGUI.
Il est à rappeler que c’est à la suite d’une pause-café que les préoccupations de chaque intervenant ont été pris en compte par les éminents spécialistes des questions de sécurité sociale à savoir Monsieur Bangaly LENO, Direction de département des Agences et Antennes et Monsieur Henry Victor, Directeur du département de Prévention de l’Action Sociale et Sanitaire.
C’est sur une note de convivialité que la séance a pris fin en début d’après-midi avec la promesse de vulgariser le contenu des échanges auprès des leurs.
