Le gouvernement du Canada a récemment émis un avertissement sur sa page de conseils aux voyageurs en direction des États-Unis, mettant en garde spécifiquement les personnes LGBTQI+. Cette décision, bien que suscitant des interrogations, est présentée comme non politique par la vice-première ministre Chrystia Freeland.
L’avertissement précise que certains États américains ont adopté des lois et des politiques qui pourraient affecter les personnes LGBTQ+. Les voyageurs canadiens sont donc encouragés à vérifier les lois locales et de l’État concerné avant leur départ. Le message redirige également les internautes vers une série de conseils, notamment sur la sécurité personnelle et les relations amoureuses.
Le texte souligne l’importance d’être prudent quant aux manifestations publiques d’affection, telles que les baisers ou se tenir la main en public, dans les pays où les personnes LGBTQ+ font face à la discrimination. Cependant, le gouvernement n’explicite pas quelles lois spécifiques les voyageurs LGBTQ+ devraient craindre aux États-Unis.
Chrystia Freeland, en conférence de presse, a clarifié que de tels avertissements sont avant tout basés sur des évaluations professionnelles de la situation internationale. Elle insiste sur le fait que ces recommandations sont le résultat d’une analyse approfondie des sources d’information, y compris les observations des diplomates canadiens sur le terrain.
Une décision basée sur le contexte législatif des Etats-Unis
Le contexte qui a conduit à cet avertissement découle en partie des développements législatifs aux États-Unis en 2023. Certaines juridictions ont adopté des lois restrictives touchant la communauté LGBTQ+, incluant des interdictions de spectacles de drag queens et des restrictions sur les soins et la participation. Des personnes transgenres aux événements sportifs.
Selon les médias américains, le nombre de projets de loi anti-LGBTQ+ présentés devant les parlements américains a considérablement augmenté. CNN rapporte qu’au moins 417 projets de loi de ce type ont été recensés entre janvier et avril, soit plus du double de l’année précédente.
Parmi ces projets de loi, de nombreux touchent au domaine de l’éducation, certains visant à contraindre les enseignants à informer les parents des changements de nom ou de pronom de leurs enfants. Le Nouveau-Brunswick a d’ailleurs adopté récemment une loi similaire. Des lois ont également été adoptées pour restreindre l’accès des mineurs aux soins d’affirmation de genre et interdire la prescription d’hormones hormonales.
L’avertissement du gouvernement canadien souligne donc les préoccupations croissantes quant aux droits et à la sécurité des personnes LGBTQI+ dans certaines juridictions américaines. Tout en se voulant apolitique, cette mise en garde met en lumière les réalités complexes auxquelles peuvent être confrontés les voyageurs LGBTQ+ dans leur quête de sécurité et de compréhension lors de leurs déplacements aux États-Unis.