Transition : certainement avide de trop bien faire, la junte réinvente pour incarner le changement ! (Édito Djoma de Mognouma)a
Ces temps-ci, pas un jour ne passe sans que la junte ne concentre l’actualité, de par ses actions d’éclat.
L’homme du coup d’Etat du 05 septembre, veut incarner le changement, le vrai changement, non pas celui galvaudé sous l’expression valise « gouverner autrement », cette rhétorique lancinante qui a longtemps bourdonné dans les oreilles et bassiné les débats publics.
Que de nouveautés pour affriander des Guinéens désabusés par des discours creux et des promesses captieuses de ses dirigeants.
On a l’impression qu’ils ne sont inspirés que par leurs seuls instincts pour des modèles de gestions uniques visant des objectifs disparates, qui ne lèvent pas la chape d’inquiétudes qui plombe l’espoir de voir le pays retrouver de sitôt l’ordre constitutionnel.
Des comptes gelés. Des nouveaux visages dans le gouvernement de transition, qui, pour la plupart, font leurs premiers pas dans la gestion administrative au sommet de l’Etat, des signataires des comptes publics convoqués à se justifier pour les dépenses qu’ils ont effectuées devant l’agent judicaire de l’Etat. Des fonctionnaires recensés par les hommes en uniforme. Le séminaire gouvernemental dans un camp militaire avec des ministres habillés comme des soldats. Une scène inédite qui a failli passer en dérision, qui a cependant le mérite de faire trop simple avec moins de charges pour l’Etat, contrairement à d’autres du genre qu’il y a eus dans ce pays et qui se sont avérés trop dispendieux.
Ce sont des fioritures qui sont révélatrices de la volonté de changement du colonel-Président. On peut donc bien y espérer.
Cependant, le changement que veut incarner le chef de la junte au pouvoir, ne s’obtient que par sa capacité de réussir une véritable mutation d’un système de gouvernance corrompue vers un autre plus vertueux au service de la nation.
Ce changement réside dans le rapport entre le chef et ses collaborateurs, d’une part, et d’autre part avec les citoyens. Cela se traduit par le langage trop révérencieux empreint de grande dévotion. C’est du genre : son excellence, président de la République, chef de l’Etat, chef suprême des armées, ainsi de suite.
Ensuite, ce changement monsieur le Président, c’est amener des Guinéens à faire leur mue pour être des citoyens modèles.
Enfin, ce changement c’est de concentrer son énergie pour créer du nouveau, non pas se venger contre les anciens. C’est d’ailleurs cela la démocratie. Pour reconstruire cette démocratie qui était en péril, il faudrait assurer au plus faible les mêmes opportunités qu’aux plus forts, a recommandé ainsi Mathma Ghandi.
Mognouma