TPI de Dixinn : 1O ans de prison requis contre Madic 100 Frontière

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Poursuivi pour ”téléchargement, diffusion des messages, photos, dessins de nature raciste au xénophobie, menace, violence et injure par le biais d’un système informatique”, le jeune blogueur Mamadi Condé alias ‘‘Madic 100 frontières’’ a été présenté pour une deuxième ce lundi 25 janvier 2021 devant le tribunal de premières instance de Dixinn. Cette deuxième journée était consacrée aux réquisitions du ministère public et aux plaidoiries des avocats de la défense mais aussi de la partie civile.
Dans ces réquisitions, le ministère public a non seulement rejeté les excuses que le prévenu avait présentées au président Alpha Condé mais a aussi demandé à ce qu’il soit condamné à une peine de 10 ans de prison ferme. Par cette demande, le procureur de la république près le tribunal de premières instance de Dixinn veut dissuader les autres opposants qui selon lui se livrent à des dérives sur les réseaux sociaux, en s’attaquant au haut commis de l’Etat.
Pour sa part, la défense a plaidé pour l’acquittement en renvoyant Mamadi Condé alias ‘‘Madic 100 Frontière’’ des fins de la poursuite pour délits non constitués.
« Les faits reprochés à notre client ne sont pas du tout établis. M. Madic 100 frontière est un innocent. Le procureur demande qu’on l’envoie à l’abattoir, mais nous, nous avons demandé à ce qu’on le relaxe purement et simplement pour délit non constitué. Parce que le tribunal n’est pas seulement répressif, le tribunal est aussi humain. Donc nous pensons que nous serons compris », a indiqué Maître Alsény Aissata Diallo, un des avocats de la défense.
Après ces réquisitions et plaidoiries, le tribunal correctionnel de Conakry 2 a renvoyé la suite du procès au 8 février prochain pour le verdict. En attendant, le jeune blogueur retourne en prison tout en espérant sa possible libération à cette date.
Mamadi Condé, alias ‘‘Madic 100 Frontières’’ a été arrêté au lendemain de la présidentielle du 18 octobre après avoir participé à la campagne du candidat de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo. Les services de sécurité ont mis le grappin sur lui alors qu’il tentait de traverser la frontière guinéenne avec la république de Sierra Leone. Depuis son arrestation, il est détenu à la maison centrale de Conakry.
Comme Madic 100 Frontière, plusieurs responsables et militants de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) sont arrêtés et incarcérés dans les prisons de Conakry et de l’intérieur du pays. C’est le cas notamment de Cherif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé, Abdoulaye Bah, Etienne Sorpogui, Ismael Condé et tant d’autres militants anonymes qui sont détenus à maison centrale de Conakry.
Par ailleurs, des opposants à un troisième mandat d’Alpha Condé font face à un harcèlement judiciaire sans précédent. Le cas le plus illustratif est l’affaire Foniké Menguè, ce responsable du Front national pour la défense de la constitution qui est lui aussi en prison depuis plus de trois mois. Il est poursuivi pour ‘‘attroupement illégal susceptible de troubler l’ordre public’’. Lors de son procès, il a rejeté en bloc les reproches qui lui sont faits.
Dans la même foulée, au moins quatre opposants politiques sont morts en prison depuis la tenue de la présidentielle du 18 octobre 2020, une élection qui a vu la réélection contestée et controversée du président Alpha Condé à un troisième mandat. Depuis ce scrutin, la Guinée est plongée dans une crise politique sans précédent. Le dialogue politique est rompu entre les acteurs de la crise et la société civile peine à les rassembler. Cellou Dalein Diallo qui revendique sa victoire à la présidentielle du 18 octobre 2020, oppose une fin de non-recevoir à toutes les demandes qui lui ont été faites pour l’ouverture d’un dialogue.
Thierno Sadou Diallo

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